2.8. Souplesse de l’accompagnement proposé aussi longtemps que de besoin
Le logement d’abord met également l’accent sur le droit au logement d’une autre manière. Dans le cadre de cette approche, le contact est maintenu avec une personne si cette dernière est expulsée. Si un usager est expulsé en raison de loyers impayés, de nuisances de voisinage ou plus largement autour de lui, les membres de l’équipe de logement d’abord restent en contact avec cette personne et cherchent à la reloger. De même, si un usager se trouve incapable de faire face à sa vie de façon autonome dans son logement et l’abandonne, l’équipe poursuit le travail entamé avec lui.
Si une personne perd son logement, les membres de l’équipe de logement d’abord ne vont pas la laisser se débrouiller seule. L’engagement vis-à-vis de la personne se poursuivra et l’on continuera à garantir son droit au logement.
Le logement d’abord propose un accompagnement conçu pour répondre aux besoins individuels. Les axes du choix et du contrôle, de la personne placée au centre de l’accompagnement, de l’orientation vers le rétablissement et de la réduction des risques sous-tendent cette caractéristique fondamentale d’un service de logement d’abord. L’accompagnement s’adapte, est souple et peut également être imaginatif et répondre à chaque ensemble de besoins uniques en fonction de la personne, du moins dans le cadre des ressources (financières) à la disposition du service de logement d’abord. L’intensité de l’accompagnement peut augmenter ou diminuer quotidiennement en fonction des besoins individuels, de façon à pouvoir s’adapter aux besoins plus ou moins importants de la personne.
Comme nous l’avons précisé plus haut, l’accompagnement suit la personne et n’est pas attaché à un lieu. Cela permet aux services de logement d’abord de maintenir le contact si quelqu’un perd son logement ou doit par exemple entrer à l’hôpital où être incarcéré à court terme.
Le dernier élément, essentiel, de la souplesse du service, consiste à accompagner la personne aussi longtemps que de besoin. Pour les personnes ayant recours aux services de logement d’abord, le fait de vivre dans leur propre maison peut ne pas constituer une situation normale. Ces personnes ont parfois passé des années, dans certains cas des décennies, dans des services pour sans-abri, dans des centres d’hébergement et dans des hébergements d’urgence, dans des squats ou dans la rue. L’accompagnement nécessaire pour que ces personnes puissent s’ajuster à une vie autonome doit parfois s’étendre au-delà de quelques mois, et le processus permettant de garantir que leur santé, leur bien-être et leur intégration sociale soient positifs peut également prendre un certain temps.
Cela ne veut pas dire pour autant que les besoins d’accompagnement seront constamment élevés. Les besoins changent avec le temps. L’accompagnement ne doit pas nécessairement non plus être permanent. En effet, les usagers des services de logement d’abord peuvent en arriver à un point où ils n’ont plus besoin du service de logement d’abord et peuvent soit se débrouiller avec un accompagnement d’intensité moindre soit vivre de façon complètement autonome.
Objectifs partagés
Parallèlement aux principes clés, chaque service de logement d’abord englobe un ensemble d’objectifs partagés, que l’on peut synthétiser comme suit:
- Aider au maintien dans le logement.
- Promouvoir la santé et le bien-être.
- Promouvoir l’intégration sociale, notamment:
- La socialisation
- Le soutien social
L’accès à une activité productive et enrichissante.