2.6. Un engagement actif sans coercition
L’engagement actif sans coercition est un concept américain que l’on peut décrire comme étant une manière assertive bien que – et c’est essentiel – non agressive de travailler avec les usagers des services de logement d’abord. L’accent est mis sur le fait de s’engager auprès de l’usager de façon positive afin de le convaincre qu’il peut se « rétablir ». C’est de cette manière, grâce à cette technique, que le logement d’abord suit une orientation vers le rétablissement (voir 2.4).
Dans le cadre de la réduction des risques et de l’orientation vers le « rétablissement » du logement d’abord, on met toujours l’accent sur le fait d’essayer, de manière positive, de convaincre les usagers de se mobiliser afin qu’ils deviennent aptes à affronter les défis de la vie. On demande également aux usagers des services de logement d’abord d’envisager de façon constructive tous les aspects de leur comportement qui peuvent les empêcher de sortir du sans-abrisme ou qui constituent une menace pour leur santé, leur bien-être et leur qualité de vie.
- On ne doit jamais menacer de sanctions les personnes qui ont recours aux services de logement d’abord si elles se comportent ou ne se comportent pas d’une certaine façon. On ne peut pas refuser de procurer un logement à une personne ou la menacer de lui retirer son logement, l’accompagnement ou le traitement dont elle bénéficie si elle ne change pas son comportement, en vertu de l’opinion des membres du personnel sur ce qui serait bénéfique pour son bien-être((Une exception toutefois: si une personne menace la sécurité de l’équipe, il peut être nécessaire d’arrêter temporairement ou de façon permanente de s’occuper de son cas.)).
- De même, dans le cadre du logement d’abord, en vertu de l’orientation vers le « rétablissement » et de la réduction des risques, on insiste de façon active et continue sur le fait que l’accompagnement, le traitement et les conseils sont toujours disponibles et que les changements positifs en termes de santé, de bien-être, d’intégration sociale et de qualité de vie en général sont possibles. La discussion, les conseils, les informations, l’accompagnement et la persuasion font partie des mécanismes pour parvenir à cette fin.